Guyane : Iles du Salut ! Quand Royale, rencontre Joseph et le diable !

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Il y a des endroits comme ça, dans le monde, où le temps n’a plus d’emprise !

Il y a des endroits comme ça, où le silence a remplacé les cris, les peines, les douleurs , l’horreur et la mort !

Il y a des endroits comme ça, lourd de sens, où l’atmosphère est remplie, après des siècles ou des décennies, de quiétude, d’apaisement et de sérénité !

Il y a des endroits comme ça, où la nature hurle sa vie à perdre haleine !

Il n’y a pas d’autres endroits comme ça, que les îles du Salut, fameux bagne de Cayenne !

C’est une partie de notre histoire ces îles Royale, St Joseph et du Diable, à l’extraordinaire beauté et à la tragique destinée.

J’ai adoré cette atmosphère et la dernière fois que j’ai ressenti ça, c’était au cimetière américain d’Omaha beach, lieu aussi chargé d’une lourde d’histoire.

Captain Steph

Un peu d’histoire

D’abord nommées « Îles du Triangle » (en raison de leur disposition) par les premiers explorateurs, les îles du Salut prirent ensuite le nom sinistre d’« Îles du Diable » en raison des forts courants marins qui rendaient leur accès très périlleux, mais aussi de la tragique expédition de Kourou de 1763-1764, qui se solda par une hécatombe (environ 12 000 morts en un an).

Les épidémies de fièvre jaune dues à l’insalubrité du climat guyanais, au manque de nourriture et d’eau potable, ainsi que les installations précaires et le manque d’organisation, avaient décimé la plus grande partie des colons d’origine française, convoyés en Guyane pour peupler le territoire. Les survivants, qui trouvèrent refuge sur ces îles au climat plus favorable et dépourvues de moustiques, les rebaptisèrent alors « Îles du Salut ».

Après les premiers colons, c’est aux esclaves noirs que fut confiée la lourde tâche de défricher ces territoires. Les rescapés furent autorisés à rejoindre ceux du continent, pour fonder les premières communautés le long du fleuve Maroni.

Mais ce « salut » fut de courte durée et la réputation de « triangle maudit » et de « terre d’enfer » allait être confirmée dès la Première République, par la construction d’une forteresse, en 1793, pour y accueillir les premiers déportés politiques, à commencer par quelque deux cents prêtres réfractaires.

Ensuite, avec l’abolition de l’esclavage en 1848 et l’opposition politique grandissante aux bagnes sur le territoire métropolitain, l’idée de substituer des bagnards aux esclaves se fit jour.

Sous le Second Empire, à partir de 1854, l’administration pénitentiaire y instaura un des bagnes les plus durs au monde, où passeront environ 70 000 prisonniers.

L’île Royale accueillait l’administration ainsi que l’hôpital, l’île Saint-Joseph servait pour les « fortes têtes » et l’île du Diable pour les espions, les détenus politiques ou de droit commun.

Il s’agissait du bagne réputé le moins dur de Guyane. Le taux de mortalité y était inférieur à ceux des bagnes établis en pleine forêt guyanaise, comme le bagne des Annamites. Mais les conditions de détention n’en étaient pas moins humiliantes avec des cellules sans toit, recouvertes d’une simple grille, tout comme au bagne de Saint-Joseph, où tous les gestes des détenus étaient épiés par les gardes qui se tenaient au-dessus.

Alfred Dreyfus (1894), Alfons Paoli Schwartz et Guillaume Seznec (1923) en furent les prisonniers les plus célèbres, ainsi qu’Henri Charrière (1933) qui décrivit dans son livre Papillon son séjour et ses tentatives d’évasion (souvenirs en fait souvent « empruntés » à ses codétenus). Enfin, Benjamin Ullmo (1908) passera également les deux tiers de sa vie à l’île du Diable, dans la case même où vécut Dreyfus.

Après la fermeture du bagne qui, décidée par un décret-loi du gouvernement Daladier en 1938, ne fut réalisée qu’en 1947, les installations pénitentiaires seront laissées dans leur état de grand délabrement jusqu’à l’implantation du centre spatial guyanais en 1965 à Kourou. Devenues la propriété du Centre national d’études spatiales (CNES) en raison de leur intérêt stratégique, sur la trajectoire des fusées Ariane, les îles du Salut sont évacuées avant chaque lancement, à l’exception de la propriétaire de l’auberge de l’île Royale et de quelques gendarmes.

Depuis les années 1980, grâce à l’essor touristique des îles et à la volonté de sauvegarder une partie du patrimoine historique, le CNES a permis la remise en état de la Chapelle de Royale, de la maison Dreyfus (non visitable) ainsi que certaines cellules du quartier des condamnés. Enfin, la maison du Directeur a été aménagée en Musée du Bagne.

Source wikipedia

Je vous conseille à tous amis terriens et navigateurs au long cours, si vous souhaitez enrichir vos connaissances sur la Guyane, de télécharger les livres libre de droit d’Albert Londres, grand reporteur au petit parisien, et notamment « Au Bagne » 1924 dont un prix à son nom est remis annuellement à nos grands reporters francophones contemporains. Vous y apprendrez l’enfer du bagne, la vie au quotidien, les humiliations, les conditions, les souffrances, la folie et la démesure de cet environnement.

L’essentiel du petit marin aux Iles du Salut

La rubrique va être courte ….

Deux mouillages possibles avec celui de la baie des cocotiers sur l’île Royale et celui de St Joseph. Dans les deux cas des bouées sont présentes, des blanches et des jaunes. Les blanches peuvent êtres prises, la nuit, avant l’arrivée des catamarans charters ; les jaunes, quant à elles, sont réservées aux urgences. Le mouillage de l’île Royale peut être rouleur, voir très rouleur, donc il est possible d’alterner avec St Joseph.

Pour l’annexe, possibilité de la mettre au ponton de Royale ou St Joseph ou à l’ancien quai de Royale. Il est interdit de les fixer sur les échelles mais des bittes d’amarrage sont présentes.
Aucune possibilité de ravitaillement sur l’île.
Un restaurant « l’Auberge des iles » sur Royale, offre néanmoins une restaurations locale, mais assez chère : buffet à 29 euros par tête de pipe, 16 euros pour les enfants, avec une superbe vue sur l’île du Diable.

Quel enchantement quand vous descendez à terre, en quelques minutes vous vous fondez dans sa nature exubérante, sa faune et sa flore. La vie hurle ici, pour après laissez place à cette histoire sordide du Bagne de Cayenne. La logistique était déjà en place en ce 19ième siècle . Dortoirs, église, hôpital, abattoir , cuisine et guillotine !

Je vous laisse découvrir en images ce lieu mystique et historique !

 

2 Replies to “Guyane : Iles du Salut ! Quand Royale, rencontre Joseph et le diable !”

  1. 👍👏 Forcément ça donne envie… de s’y arrêter et de s’y intéresser 🙂😉 on va trouver les livres 😉👍.
    Bonne suite , A+
    Jean-Louis et Véro.

Répondre à Jean-LouisAnnuler la réponse.

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