Good Morning Guyane 
Il est 5 heures Paris s’éveille et nous, nous arrivons aux Iles du Salut (Célèbres pour son bagne que décrit parfaitement le fameux film Papillon)

Notre mouillage est dans la baie des Cocotiers, sur l’île Royale.
Sacré périple !
Après l’épisode « foudre » à Camocin et la remise en route du système électrique, nous décidons de filer directement vers la Guyane. Il faut dire que depuis notre départ de La Marina Jacaré, nous sommes tous les jours dans le pot au noir, la fameuse Zone de convergence intertropicale, qui en ce mois de Mars a décidée de se décaler vers le Sud l’équateur pour notre grand plaisir… Du coup : tous les jours, nous accueillons les bras ouverts une couverture nuageuse dense, des grains et des orages violents. Je pense en toute modestie, que nous détenons le record 2023, de la plus grande distance parcourue en continu dans ce pot de pus, avec pas loin de 1000 miles dans cette ambiance chaleureuse et décontractée, le long de la côte Nordeste brésilienne. Il aura fallu attendre le 2ème parallèle Nord pour sortir de l’auberge.


Les conditions du 3ème jour et quasi jusqu’à la fin, sont radicalement différentes. A cette occasion, nous prenons un stage spécial « rodéo texan ». Les américains sont trop forts car ils nous ont même livrés les Santiags à bascule, nous offrant donc cette démarche si caractéristique, nonchalante et déséquilibrée. En même temps, ça permet d’améliorer sa santé physique avec une activité de gainage constante.
Quelques heures après le passage de l’équateur, Boomerang entame une chevauchée fantastique au près bon plein, pendant 3 jours, affrontant une houle et une mer désordonnée, provoquant chocs constants et bruits délirants. Les grains sont parfois violents (35 noeuds), nous obligeant pour la première fois, a prendre le 3ième ris dans la grande voile accompagnée d’un string à l’avant. Nous devons impérativement trouver la bonne vitesse pour le passage en mer et pour éviter un plat dans le saut de la vague suivante. Mon principal objectif est de conserver l’intégrité totale de notre catamaran et d’éviter la casse.
Autant vous dire que le sommeil est léger le 3, 4 et 5ème jour, peut être de l’ordre, pour ceux qui la font, de la sieste quotidienne en métropole. Heureusement le stage de rodéo se transforme, petit à petit, en stage spécial « vache landaise » et on ne va pas s’en plaindre, mais malheureusement un autre problème d’autonomie intervient avec une panne sur le dessalinisateur (nous permettant de fabriquer de l’eau douce). A l’heure où je vous écris, nous sommes toujours en rade… (MAJ 10h50 locale : dessal bricolé et ça fonctionne )



Avec environ 800 miles soit environ 1500 kilomètres, au près et face aux vagues, Boomerang aura validé son statut de catamaran rapide et marin, avec dans ces conditions incroyables, les dernières journées entre 170 et 200 miles par jour.




La photo d’en tête a été réalisée par Charles 🤩