Traversée Brésil – Guyane française Mars 2023

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Good Morning Guyane  🇫🇷

Samedi 1er Avril 2023

Il est 5 heures Paris s’éveille et nous, nous arrivons aux Iles du Salut (Célèbres pour son bagne que décrit parfaitement le fameux film Papillon)
🏝️

La Guyane, nous tend les bras après 880 miles de traversée et prèsque 6 jours en mer.

Notre mouillage est dans la baie des Cocotiers, sur l’île Royale. 🤩

 

Ce sont certainement les 6 jours de navigation les plus intenses des 15 000 miles parcourus avec Boomerang. Dans cet épisode, nous sommes accompagné par un autre bateau de voyage nommé l’Ultime sous pavillon Mauricien et accueillant à son bord un papa suisse, une maman mauricienne, un petit garçon et une petite fille. Ils arrivent tout droit de l’île Maurice, via l’Afrique du Sud et St Hélène.

Sacré périple !

Quand j’explique à ceux qui veulent l’entendre que le voyage à la voile n’est pas des vacances, mais un mode de vie nomade, « où l’on choisit ses contraintes » dixit Tabarly, il apparaît quand même qu’il y a une part de masochisme dans l’histoire. Je m’en vais vous conter nos aventures.

Après l’épisode « foudre » à Camocin et la remise en route du système électrique, nous décidons de filer directement vers la Guyane. Il faut dire que depuis notre départ de La Marina Jacaré, nous sommes tous les jours dans le pot au noir, la fameuse Zone de convergence intertropicale, qui en ce mois de Mars a décidée de se décaler vers le Sud l’équateur pour notre grand plaisir… Du coup : tous les jours, nous accueillons les bras ouverts une couverture nuageuse dense, des grains et des orages violents. Je pense en toute modestie, que nous détenons le record 2023, de la plus grande distance parcourue en continu dans ce pot de pus, avec pas loin de 1000 miles dans cette ambiance chaleureuse et décontractée, le long de la côte Nordeste brésilienne. Il aura fallu attendre le 2ème parallèle Nord pour sortir de l’auberge.

Nous quittons donc Camocin, sans vent ou avec un faible vent contraire, nous obligeant, encore une fois, à faire de nombreuses heures moteur le premier jour et du près à faible allure le suivant. Durant ces 2 premières journées, une couverture nuageuse constante et une atmosphère lourde et contrariante coexistent. Je rajouterais ici, que notre bateau est une sorte de maison autonome où la gestion de l’électricité et de l’eau est quotidienne.
Les panneaux solaires ne rechargent plus et notre hydrogénérateur a choisi ce moment opportun pour se faire la malle en cassant son support. En tant que capitaine, mes premières interrogations sur la poursuite de la traversée se posent. Heureusement le support est réparable et après une nuit de réflexion, l’hydro est de nouveau opérationnel. Yes, un problème en moins.👍
Nous passons l’équateur tranquillement, en savourant l’instant et en invitant Neptune et Poseidon à boire un coup à la maison. Le moment est léger et fait du bien, alors que la fatigue se fait déjà sentir.😉

Les conditions du 3ème jour et quasi jusqu’à la fin, sont radicalement différentes. A cette occasion, nous prenons un stage spécial « rodéo texan ». Les américains sont trop forts car ils nous ont même livrés les Santiags à bascule, nous offrant donc cette démarche si caractéristique, nonchalante et déséquilibrée. En même temps, ça permet d’améliorer sa santé physique avec une activité de gainage constante.

Quelques heures après le passage de l’équateur, Boomerang entame une chevauchée fantastique au près bon plein, pendant 3 jours, affrontant une houle et une mer désordonnée, provoquant chocs constants et bruits délirants. Les grains sont parfois violents (35 noeuds), nous obligeant pour la première fois, a prendre le 3ième ris dans la grande voile accompagnée d’un string à l’avant. Nous devons impérativement trouver la bonne vitesse pour le passage en mer et pour éviter un plat dans le saut de la vague suivante. Mon principal objectif est de conserver l’intégrité totale de notre catamaran et d’éviter la casse.

Autant vous dire que le sommeil est léger le 3, 4 et 5ème jour, peut être de l’ordre, pour ceux qui la font, de la sieste quotidienne en métropole. Heureusement le stage de rodéo se transforme, petit à petit, en stage spécial « vache landaise » et on ne va pas s’en plaindre, mais malheureusement un autre problème d’autonomie intervient avec une panne sur le dessalinisateur (nous permettant de fabriquer de l’eau douce). A l’heure où je vous écris, nous sommes toujours en rade… (MAJ 10h50 locale : dessal bricolé et ça fonctionne 👍)

Après la vache landaise, place au « tapis roulant ». Le courant phénoménal le long de la Guyane française, 2-3 noeuds de vitesse, nous propulse vers notre destination. Malgré l’état de nos coques, recouverte d’une belle moquette verte, nous filons à plus de 11-12 noeuds. Afin d’éviter une arrivée de nuit au mouillage, nous devons freiner la bête, en réduisant drastiquement la toile. J’allume même les moteurs et passe en marche arrière pour freiner le bourricot (joke spécial 1er Avril) 😂
Quand je ne suis pas à la barre, je dors quelques minutes et prends mon bleu et ma caisse à outils pour jouer à l’électricien et au plombier polonais.😛. Bref, vous l’aurez compris cette traversée a été unique et restera ou ne restera pas dans les annales de la Boomerang Family.😻

Avec environ 800 miles soit environ 1500 kilomètres, au près et face aux vagues, Boomerang aura validé son statut de catamaran rapide et marin, avec dans ces conditions incroyables, les dernières journées entre 170 et 200 miles par jour.

Le reste du team a été tout aussi incroyable :
– Geneviève s’affairant très souvent aux manoeuvres exigeantes de prise et de renvoi de ris, de réalisation de petits plats sympathiques et d’assurer bien évidemment les quarts tout en accumulant la Fatigue 👏
– Camille a assuré comme une chef, en réalisant tous les jours, le quart de 20 à 24 heures, nous permettant de nous reposer, de bricoler ou de réfléchir au jour suivant. 👏
– Charles a aussi fait son job en rendant de multiples services et en s’occupant de Tayro. 👏
– Tayro, notre super chat, demande systématiquement 2 jours pour s’amariner avant de retrouver ses miaulements caractéristiques, ses jeux, sa folie et sa présence si attachante. 😻
Je remercie également Michel Meulnet, notre routeur Searout pour son accompagnement et lui dit que parfois j’aurais préféré être derrière son ordinateur que sur la grande flaque.
Il faut toujours tirer du positif, et des enseignements, de ces expériences particulières qui servent à forger l’esprit des plus petits et des plus grands
Repos, découverte des îles du Salut, et direction dans 2-3 jours, St Laurent du Maroni pour l’investigation de la Guyane continentale.
PS : aucune photo des moments chauds car on a autre chose à faire dans ces cas là 😉
La photo d’en tête a été réalisée par Charles 🤩

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