Début Août arrive, avec notre première “grande” croisière estivale. Le temps étant moyen, cette année en Bretagne, nous décidons d’aller chercher le soleil, et la température ailleurs, en compagnie de la marraine et du parrain du bateau.

10-11 jours en direction du Sud vers les îles d’Yeu, Ré, Oléron, Aix et la ville de la Rochelle.

Pour ce début de vacances, nous dégolfons et retrouvons pour notre premier mouillage sur Houat, notre ami Claude et son fabuleux Dragonfly 920 Extrème, ainsi que le Rackam 33, cousin de notre bateau, pour une première rencontre physique (les autres ayant eu lieu sur le net).

Le projet est de descendre en flottille tous les 3 sur l’ile d’Yeu, le lendemain.


Jour 1 Vers Yeu

Des le lendemain avec un beau soleil et 20 nds de Nord Ouest, nous descendons rapidement sous spi (pointe à 12.6 nds) vers Yeu. Nos camarades de jeu se font la belle. La mer est un peu creuse, et notre petit Charles se plain de divers maux. Il est alors temps de freiner notre catamaran, même si évidemment, je n’aime pas trop ça. (Me faire distancer par d’autres bateaux et devoir lever le pied).

C’est pas grave, et ce midi, le menu c’est moule à la plancha avec un vent qui commence à mollir. L’après midi est plus paisible à empanner sous spi pour des bords de grand largue. L’ile d’ Yeu se présente à nous et nous rejoignons tranquillement le mouillage de la pointe des Sabias.

La plage des Sabias est protégée par une pointe rocheuse des vents de secteur Nord à Ouest. Cependant elle est très étroite et encombrée de nombreuses embarcations sur corps morts. Avant la nuit, nous sommes obligés de lever l’ancre et de changer de mouillage. Un conseil, restez toujours derrière les corps morts locaux car à marée descendante de nombreux rochers apparaissent devant ces corps morts et sur les côtés.

Autre avantage de ce mouillage, la balade et la visite du Vieux Château, posé sur la falaise, digne de Tintin à l’ile Noire. Petites criques et eau translucide sont aussi au programme.


Jour 2 Yeu

Le lendemain, deuxième mouillage de jour, dans un endroit que je voulais découvrir : le port de la Meule.
Ce petit port, côté océan, est rempli de petites embarcations. Impossible d’y rentrer mais les conditions sont excellentes, peu de vent, pas de houle, nous mouillons devant l’entrée dans 7 mètres d’eau. L’annexe sortie, nous allons découvrir ce petit paradis.

Petit apéro dans le bistrot du fond du port (que je recommande), baignade pour Camille et retour à bord. Nous changeons de mouillage pour le soir, direction la plage des Soux. Baignade, et plage avec les enfants.


Jour 3 Vers le Fiers d’Ars

Départ de bonne heure pour l’ile de Ré, en passant côté continent, pour rejoindre le fameux banc du bucheron et le fiers d’Ars. Navigation tranquille.  Nous nous méfions, néanmoins des chalutiers qui ne semblent pas faire très attention aux autres embarcations. (Chalutiers des Sables d’Olonne) La fin est plus mouvementée avec un affalage du spi..  avec 25 nds de vent, dans peu d’espace (entrée du banc de bucheron) . J’avais lu à peu près tout ce qui existait sur ce lieu et je n’ai pas été déçu de cet endroit.

Tout d’abord, l’entrée du fiers d’Ars, le long du banc demande beaucoup d’attention, car les fonds ne sont pas importants et varient rapidement d’un endroit à l’autre. Les bancs de sables doivent régulièrement bougés, apportant parfois une certaine confusion par rapport aux cartes. A noter qu’il existe à marée haute, un passage direct, à la pointe du Fier qui évite tout le chenal du banc du bucheron.

Ceci étant dit, l’arrivée à la Fosse de la Patache, est superbe et tranquille. La seule difficulté est de trouver une bouée ou de mouiller l’ancre, car la fosse sensée retenir 1m40 d’eau à marée basse est étroite et encombrée. Nous nous sommes mis en limite Sud du Chenal.
Nuit sous un superbe orage et de magnifiques lumières. A noter la brasserie “La Patache” en face de nous. (non testée)


Jour 4 Ile de Ré

A cause des marées, (et pourtant nous sommes habitués), départ à 7H30 direction Ars en Ré. Ce petit village à environ 1,5 mille de la Patache est situé au fond du Fiers d’ars et accessible qu’à marée haute. Nous sommes presque à mi marée et nous serrons les fesses car les hauteurs d’eau sont très faibles. Mal réveillé et ne voyant pas le premier “bassin de la criée “, je m’engage dans l’étroit chenal menant au bassin du centre bourg.

Arrivé à la fin de ce chenal bétonné des deux côtés, pas moyen de passer, car un bateau à moteur nous obstrue le passage. Demi-tour dans le chenal. Quelques mètres devant et derrière. Je vous promets que ça réveille !!!

Retour au premier bassin, approche lente devant l’écluse, à nouveau un voilier à couple, nous empêche de passer. (Je rappelle que nous faisons 6 mètres de large pour une écluse à 8 mètres et la demi largeur du voilier). Je décide donc d’annuler cette escale et de descendre le long de l’ile de Ré.

Pour les mêmes raisons de marée descendante, nous ne pouvons pas rejoindre St Martin en Ré et la Flotte en Ré. Je passe néanmoins à proximité afin de découvrir ces endroits et accessoirement repérer les lieux.

Conciliabule, et nous décidons de filer vers le pont de Ré, et de mouiller en face la Rochelle, aux Sablanceaux, pour l’après midi. Nous prenons une bouée très éloignée de la plage (pas le choix). A noter sur la plage une petite cahute où il fait bon vivre.
Un coup de vent étant annoncé, nous rejoignons le bassin des chalutiers de la Rochelle en soirée.


Jour 5 &6 La Rochelle

La Rochelle…. ville chargée d’histoire.

Tout les programmes sont fait pour être changés, et ne nous dérogeons pas à la règle.
Le temps étant maussade et très pluvieux… et oui même à la Rochelle, nous passons 2 jours à sillonner la ville, visiter musée, et occuper nos enfants.

Je souhaitais échouer dans le bassin derrière les tours, mais les multicoques ne sont plus autorisés. Direction donc le bassin des chalutiers !

Nous sommes accueillis les bras ouverts, dans ce grand bassin, au centre de la ville, juste avant les deux tours à droite. Le pont levis se lève à certaines heures de pleine mer, après contact VHF avec la capitainerie. Ne lambinez pas dans le chenal, car les passants, qui ne peuvent plus emprunter cette passerelle, sont impatients. Une fois amarré au ponton, quelle surprise ! Nous sommes le plus petit bateau du port ; les 14 mètres sont au minimum de rigueur.

Petite balade à pied, découverte des deux tours, marché incroyable du mercredi matin, centre ville historique sublime, visite de l’aquarium, vue du haut de la grande roue, accueil du mondial des Arpège (50 ans déjà) : les deux jours sont bien remplis.

A faire et à refaire , une escale à ne pas louper au cœur du centre ville.


Jour 6 Ile d’Aix

J’ai des fourmis dans les jambes… et le Rackam 32 commence à s’impatienter.
Le temps est redevenu beau, et nous profitons, de bonne heure, de la sortie des 30 ou 40 Arpèges pour embouquer le chenal direction l’ile d’Aix.
Petit temps mais descente sous spi, passage devant le phare du bout du monde et direction Oléron en n’oubliant pas de saluer le Père Fouras et Passe Partout. Je voulais parler du non moins célèbre Fort Boyard. Nous profitons pour passer à proximité de la pointe des Saumonards et découvrons les plages sauvages de l’ile d’Oléron.
Petit tours de l’ile d’Aix en repérage, et mouillage à Bébé Plage, car la mer est basse et les autres accès impossibles.
Parrain et Marraine vont se promener sur l’ile pendant que nous nous occupons des rejetons sur cette belle petite plage. Pendant ce temps, le vent se lève; la mère grossit et le retour au cata devient très acrobatique. Décidément ce n’est pas un endroit protégé. Fin de journée, point le plus au sud de notre virée, nous remontons pleine balle sur l’ile de Ré et la plage des Sablanceaux.


Jour 7&8 Retour sur Yeu

Nous devons penser à remonter vers la Bretagne. Retour sur l’ile d’Yeu soit 62 miles au près par 10-15 nds de vent. Deux choix : le passage par le pertuis entre continent et Ré ou le passage par l’océan. Malgré les conseils d’un ami de passer par le pertuis pour gagner du temps, je passe par l’océan. Allez comprendre Charles !

Premier bord de 9 miles direction le Nord d’Oléron et le phare de Chassiron puis 2ième bord direct sur Yeu. Qui disait qu’un cata ne fait pas de près. Malgré une mer désordonnée au Nord d’Oléron, sans doute la conjugaison de la houle et des courants, nous mettons 10 heures soit 6.2 nœuds de moyenne pour effectuer cette remontée. Le pilote ne marchant pas, c’est donc 10 heures de barre. Bonne performance mais un peu galère quand même !

A l’arrivée sur Yeu, nous longeons sa côte Est, que nous n’avions pas vue à l’aller, pour aller mouiller dans l’anse de Ker Chalon proche de Port Joinville. A part une légère houle, mouillage confortable.

Et A nouveau Conciliabule pour fixer les objectifs de demain. Journée off pour profiter de Port Joinville et de ses alentours. Donc prise de quai assez tôt, marché, apéro, plage et farniente. Port Joinville est à voir, c’est certain, comme toute l’ile d’ailleurs qui nous a énormément plus.
Sauvage, préservée et authentique ….. une vraie découverte !


Jour 9 Ma belle Hoedic

Ca sent définitivement l’écurie ! et encore une journée galère en perspective. Départ sous spi avec quelques nœuds de vent qui nous laissent tomber très rapidement. La majeure partie du trajet se fera au moteur. Heureusement, nous croisons quelques tankers et quelques dauphins, pour agrémenter cette journée pathétique. La mer étant très belle, nous profitons de l’occasion, à l’arrivée, pour nous approcher au maximum du phare des Grands Cardinaux et  allons poser la pioche tout près du port de la Croix, pour une ballade à pied et un repas de fin au “Café du Repos”. Une bonne adresse avec une cuisine simple mais gouteuse.


Jour 10 Retour dans le Golfe du Morbihan

Retour chez nous dans ce fameux, que dis-je, exceptionnel, magnifique, Golfe du Morbihan. Dernière navigation très plaisante entre Hoëdic et Port Navalo au coude à coude avec un monocoque de 50 pieds et un outremer 43, sous le soleil s’il vous plaît.
Entrée du Golfe majestueuse et retrouvaille avec Remi et son First 40.7, pour une collation improvisée, cachée derrière l’ile de Brannec.
Retour en fin d’après midi, direction Montsarrac par le Nord de l’ile D’arz, pour profiter des derniers instants de régate avec deux trimarans.
On ne lâche jamais !


Bilan

Les plus :

  • Ile d’Yeu magnifique nous y retournerons. Une petite dizaine de mouillages protégés et un port fort sympathique.
  • La Rochelle ville magnifique et remplie d’histoires avec le bassin des chalutiers très appréciable pour découvrir la ville.
  • Le fiers d’Ars et le mouillage de la patache
  • Le fort Boyard et l’Ile d’Aix à terre.
  • Navigation en flottille pour descendre à Yeu

Les moins :

  • Peu de mouillages protégés sur ile de Ré et ile d’Aix
  • Aucun accès aux ports de Ré à marée basse
  • Eau des pertuis franchement répugnante de part la proximité des estuaires
  • Programme de navigation trop chargé sur 10 jours

Les regrets :

  • Ne pas avoir visité l’ile de Ré et notamment Saint Martin et Ars en Ré.
  • Ne pas avoir remonté la Charente et visité Rochefort

Technique :

  • Aucun problème particulier excepté le pilote automatique et le dessalinisateur qui ne fonctionnent toujours pas, obligeant notamment de longues heures à la barre et un ravitaillement en eau tous les 4 jours.
  • Même un petit cata pose des problèmes dans les accès aux petits ports de part sa largeur. (notamment ports à écluse ou seuil)
    Mais Nous sommes aussi aux environs du 15 Août !

Conclusion :

  • La découverte de nouveau bassin de navigation est très sympa mais nous sommes contents de retrouver le paradis : la Bretagne Sud.

 

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