Choix d’un nouveau catamaran : le Rackam 32 ?

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Vaste sujet, presque aussi compliqué que d’acheter une maison. L’Aventura 28 vendu, il fallait se décider ! Le marché de l’occasion parait saturé, en ce sens, où le nombre de bateaux à vendre est hallucinant. A une exception près, le marché des multicoques, marché de niche ou en devenir, où l’offre est assez limitée.

A budget égal, mieux vaut-il un grand bateau âgé, mais mal équipé ou un petit neuf très équipé ? Commençons par définir un cahier des charges et un programme type de navigations. Pour nous, le choix du multicoque paraissait évident, par culture, par expérience, le monocoque était définitivement exclu.

Catamaran, trimaran, question cruciale ! Nous avons un corps mort dans le golfe du Morbihan, l’encombrement du bateau n’est donc pas un problème mais nous souhaitions quand même conserver la possibilité de rentrer dans des petits mouillages, ou des endroits peu fréquentés. De même, nous souhaitions un bateau plus performant pour réduire les temps de navigations ou pour allonger les distances, au choix. Exit le trimaran pour la première raison, on se concentre sur le catamaran.

Des catas rapides, il n’y en a pas tant que cela : Les Catana, Les Outremer et les Lerouge pour simplifier. Bien entendu, ils en existent d’autres des One Off, des toutes petites séries avec les complications à la revente dans quelques années.

Et puis, on souhaitait aussi et comme tout le monde, le mouton à cinq pattes, le cata pour faire de la nav côtière mais aussi le même cata pour faire du hauturier. Au-delà des considérations de catégorie de conception A ou B, on se rêvait, pourquoi pas à aller au-delà de l’horizon. Et puis le bateau devait être autonome, car les ports on n’aime pas trop ça. Et puis le confort, quid du confort ?

Le confort on s’en fichait, donc pas de caravane flottante, le strict minimum aujourd’hui, pas forcément de bois, pas forcément de vaigrages, un bateau simple à entretenir. Internet aidant, nous avons fait le tour des popottes, sélectionnant tout d’abord les catamarans des marques précitées, maximum 11 mètres, limite catégorie A.

Résultat : quelques outremer 38 ou 40 dans des états moyens, catana 39 mais cher, et puis soudain un LadyHawke 33 d’occasion à vendre en Italie. Le Ladyhawke est un plan Lerouge donc sur le papier un bateau qui marche.

Direction Bari, une petite semaine de vacances, pour voir, essayer, et visiter cette région méconnue des Pouilles.

Le LH 33 était en très bon état, excepté les voiles italiennes qui en avaient un coup dans l’aile, donc à changer. D’un point de vue statique, le bateau était parfait. Viens l’essai sous voile, dans du petit temps, et première déception, ça n’avance pas dur. Le bateau est très certainement lourd et les voiles de mauvaise qualité. J’étais presque partant à condition de changer les voiles et d’acheter un gennaker. Ma femme était plus réserver, me disant qu’on allait pas changer de bateau tous les deux ans, si celui ci n’avançait pas. Retour en France, la décision est prise, c’est non, pas de Lady Hawke 33. En tout cas, nous étions conquis par les lignes Lerouge, le bateau est beau, mais trop ostentatoire, trop de boiseries, trop de luxe pour un 33, donc trop de poids. Merci quand même Dominico.

Nous continuons nos recherches sur les cata Lerouge et découvrons le Soubise 40 à vendre dans le Sud mais hors Budget. Puis nous reprenons contact avec Thierry Roger de Trégor Composites, qui a toujours dans ses cartons le Rackam 32 et avec qui on avait failli acheter le Rackam 26. On se revoit, on approfondi, et on discute, et on discute, et on discute.

Je recontacte M.Lerouge pour essayer, dans la mesure du possible le Rackam 33 One Off, visible sur son site. Le bateau n’est pas loin, à Pornic, c’est une aubaine. RDV pris avec son propriétaire Michel, que je remercie au passage, visite et essai du monstre.

Et c’est parti, quel plaisir ! Le Rackam 33 est un avion à réaction, marchant à la vitesse du vent avec des pointes à 17-18 noeuds. Au niveau performances, y a pas de problème, au niveau volume c’est pareil… ça nous convient. Ma femme me dit : “Steph t’es sûr qu’on va arriver à l’emmener ce bateau…. T’inquiètes pas, on n’est pas obligé de régater tous les jours” C’est vrai aussi, que nous sommes des débutants comparé à l’énorme expérience de Michel sur les multicoques…

Je me rends ensuite au Grand Pavois 2011, pour rencontrer de visu Erik lerouge, le grand Manitou, pour avoir un peu plus de renseignements sur le concept du bateau. J’en profite pour aller voir le Cité d’aleth à vendre à la Rochelle.  Je remercie au passage le propriétaire qui m’a ouvert gentiment les portes de son bateau pour 20 minutes. Nous sommes restés 2 heures à discuter. Pour info, le bateau a été refait à neuf, il est en super état, et il a deux particularités qui m’intéresse : une poutre avant composite reliant les deux coques, et deux moteurs hors-bord presque centrés.

Deux caractéristiques que j’aimerais reproduire sur le Rackam 32. La poutre avant “the Lerouge Touch” me parait, en effet, obligatoire sur cette taille de bateau, pour sécuriser les navigations et repousser au maximum l’enfournement, puis les deux hors-bord, pour une question de budget, de devis de poids, d’entretien, tout en gardant un pouvoir directionnel qui n’existe pas avec un hors-bord central.

De retour du grand Pavois, une nouvelle annonce tombe, et je connais le bateau pour l’avoir croisé à plusieurs reprises dans le Golfe : un Azuli à vendre, le mythe, la légende…

RDV, visite et essai, nous aurons droit à une nav Ile aux Moines – la Trinité sur Mer. Quel bateau, 5-6 nds de vent, 5-6 nds de vitesse surface. Quel look ! L’azuli est unique, magnifique mais voilà c’est un bateau qui à 20 ans, et le refit est obligatoire, il dépasse notre budget.

On est prêt à faire un petit effort, mais après des heures de discussion entre nous, on en revient toujours au même :

“Mieux vaut-il un grand bateau âgé, mais mal équipé (ou refit) ou un plus petit neuf, très équipé”

Et on repart, direction Lannion, pour discuter avec Thierry Roger, puis après de nombreux mails d’échange, nous aboutissons à la commande, début décembre, d’un Rackam 32, livrable sur 2012.

Notre choix sera donc un Rackam 32 de 9.99m pour 5.90 m de large (soit 33 pieds avec une poutre composite avant et arrière, 1.95 m dans les coques, 1m70 dans le rouf qui accueillera la cuisine, la table de carré, la table à carte, trois cabines double et une petite salle d’eau dans les coques, deux moteurs hors bord pour les manoeuvres et surtout le look du Rackam 26.

Pour résumer notre choix : Petit bateau, petit ennui, performances, équipements, volume et simplicité intérieur, 1t2 de charge utile.

Un petit bateau pour aller au delà de l’horizon…

One Reply to “Choix d’un nouveau catamaran : le Rackam 32 ?”

  1. Bonjour,

    Je suis en phase de recherche du multi “idéal”. Vaste concept indéfinissable. Cependant le raisonnement qui vous a amené à porter votre choix sur le Racham 32 est intéressant (bateau ni trop grand ni trop petit mais vif et rapide si on surveille la charge) et audacieux dans la mesure où, sauf erreur de ma part, vous avez commandé le premier de la série.
    Vous aviez l’air de chercher un multi rapide, avez vous songé aux trimarans? En occasion, bien sûr car le budget est conséquent.
    A propos de budget, si je peux me permettre cette question indiscrète, quel est le votre? Quelles sont les relations avec le chantier Trégor composite? Tant du point de vue conditions financières que du point de vue technique.
    En résumé, votre expérience m’intéresse car je souhaiterais en “profiter” pour finaliser mon projet : un tour de la Méditerranée en multi sans limite de durée, ni trajet bien arrêté, en équipage réduit (mon épouse et moi), possibilité d’accueillir un couple ou deux.
    Bien à vous
    HD

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