L’île de Sal et sa Morabeza Puissance 10 🤩

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Retrouver l’Île de Sal et le village de Palmeira, c’était comme un Graal pour nous.

Le Cap Vert et Sal c’est un peu comme le début du voyage. Nous ne revenons pas ici, pour les paysages (même s’ils sont très beaux) ou pour les plages et les hôtels de Santa Maria. Ici, ce que l’on vient chercher, c’est ce formidable contact avec la population Cap Verdienne. 

C’est l’esprit de la Morabeza : un cocktail d’une infinie gentillesse et de bienveillance, d’hospitalité et d’ouverture au monde, de solidarité et de joies partagées, le tout servi avec avec liberté de coeur et d’esprit.

Loin de nos sociétés de consommation à l’européenne, le village de pêcheur de Palmeira, comme une bonne partie du Cap Vert, est une cure de jouvence avec la rencontre avec l’autre au rythme du manta « nos stress ».

Séjour 1 : du 5 novembre au 2 décembre 2022

Dès notre arrivée, notre ami Jaïr vient nous acueillir. Personnage incontournable pour les voileux que nous sommes, il est le point d’entrée du Port de la Palmeira. Au fil des ans, il s’est imposé comme l’homme clé sur le plan d’eau. Toujours prêt à vous rendre n’importe quel service (lessive, plein d’eau, gardiennage, gaz…), il connaît  l’île par cœur et peut vous dégoter un mécano, un réparateur de voile, un soudeur…bref il fera tout pour vous faciliter la vie. 

 

Mais attention amis voileux !!! Ne vous fiez pas aux apparences ! Jaïr n’est pas un employé de marina. L’accueil qu’il vous réserve au port, est un moyen supplémentaire d’arrondir ses fins de mois pendant la saison. Son vrai métier, c’est de seconder les sorties charter sur le Saudade. Jaïr est quelqu’un de fiable. En homme d’honneur, pragmatique, il a compris il y a bien longtemps, qu’un accueil irréprochable des navigateurs (surtout avec les réseaux sociaux dont Navili), est une condition siné qua non, pour assurer une source de revenus à l’ensemble de la communauté de Palmeira. 

Donc, pour éviter tout malentendu, pensez bien à le remercier pour tout service rendu et à lui demander si vous lui devez quelque chose.

Palmeira est un petit village de 5000 âmes où tout le monde se connaît. C’est une grande famille, où chacun sait à qui il a affaire et où chacun a son rôle à jouer. Il y règne une ambiance multigénérationnelle, comme nous n’en avons plus en métropole. Un savant et fragile équilibre, qui perdure à l’écart du monde occidental de plus en plus individualiste et mercantile. Charge à nous étrangers en transit, de le préserver en respectant ces codes et ces valeurs. 

Avis donc aux futures plaisanciers de passage à Palmeira :

Au port, chaque annexe est accueillie par des enfants, proposant aux voyageurs un service de gardiennage en échange de quelques sous. Ne rentrez pas dans ce jeu pour deux raisons : d’abord, à Palmeira, vous êtes en sécurité; et aussi, parce que les anciens du village nous l’ont demandé. Ils veillent sur le village (ainsi que la police locale) et ne souhaitent pas que nous « pervertissions » les plus jeunes avec de l’argent trop facilement gagné (comme nous l’avons fait en Afrique du Nord). Ils souhaitent préserver la valeur “travail”. Ces jeunes, souvent déscolarisés, ou n’ayant jamais mis un pied à l’école, deviendront pour la plupart pécheurs ou travailleront à l’usine de Frescomar. Ils gagnent leur vie, dès le plus jeune age, en rendant à leurs ainés de menus services (pêche, livraison, portage, écaillage, nettoyage de coquillages destinés aux restaurants…). Les plus grands proposent du nettoyage de carène ou prêtent main forte aux « docker » qui déchargent les ferrys du port de commerce.  

Donc si vous voulez les remercier, offrez-leur plutôt un bonbon ou une glace, ou donnez-leur du matériel de pêche…

A peine un pied à terre, nous recherchons nos amis Cap-Verdiens du premier voyage. Pour ma part, je veux retrouver Lucciano. Un de ces jeunes « gardiens » d’annexe avec qui je m’étais liée d’amitié il y a trois ans. Adolescent de 14 ans à l’époque, il m’avait appris à jouer à l’«ouril ouril » (l’équivalent de l’awalé sénégalais). Comme tout le monde se connaît ici, en 10 minutes, il était devant moi. Instant magique. Très vite nos enfants connectent avec lui et ses amis. Ils ne se quitteront pas pendant les 4 semaines à Palmeira. 

Deuxième étape à terre : Boire un verre chez Arminda ! “The place to be” si vous voulez rencontrer des locaux. Dès la première transat en 2019, c’était devenu notre QG. Impossible de ne pas faire un gros câlin à Arminda, avec toutes ces soirées que nous avons partagées jusqu’à pas d’heure…

Après ces retrouvailles, il reste à satisfaire nos appétits, ce que nous ne manquons pas de faire en dégustant un des meilleurs poissons du Cap vert : un garoupa grillé (mérou) au Rotterdam car c’est l’occasion, lors de cette arrivée au Cap Vert, de fêter nos 4 ans d’aventures communes avec Boomerang 2 et nos 10 000 miles parcourus. 🤩

Ce premier soir, le coucher de soleil, sur le petit port de Palmeira bondé, est de bonne augure ! Une trentaine de bateaux de voyages se partagent le plan d’eau, avec il faut l’avouer beaucoup de Français, dont une grande majorité de de Bretons. Le “Gwen A Du” flotte au côté du drapeau Cap verdien. 

Demain, c’est dimanche et et ici, c’est La fête au village ! Autant dire qu’il faut être en forme…Tous les habitants se retrouvent dans les rues au son de la musique Cap Verdienne, à boire une Strella, une Super Bock (Bières locales) ou du grog en dégustant des brochettes de porc marinées, du pop corn, des sandwichs, et autres croquettes de thon. Une ambiance unique, bon enfant, tellement propice aux rencontres. Ce que nous ne manqueront pas de faire, pour le plus grand bonheur de Camille et Charles, qui font enfin la connaissance d’autres ado de voyage avec qui nous étions en contact via les réseaux sociaux. Et, dans cette tournée 2023, il y a, contre toute attente, beaucoup de jeunes ados dont Aurane et Estève (Ksar), Rubben et Dodo (Cat Kairos), qui deviendront inséparables pendant près de deux mois. 

De notre côté, c’est l’occasion idéale de revoir nos bateaux copains rencontrés à Vannes, Madère ou aux Canaries (Xavier & Anne Les Mojitos – Nico & Sabrina – Sonny ; Manu & Karine – Kréa…), de faire connaissance avec d’autres voileux avec qui Stéphane est en contact via les réseaux (Soize, Ksar, Cat Kairos…), de connecter avec de nouveaux bateaux (Nils, Pierro Tabasco et bien d’autres encore…).

Au passage, j’en profite pour passer un petit coup de gueule !

A cette soirée, nous sommes surpris, voir plutôt écoeurés, d’apprendre qu’un certain nombre de ces bateaux ont eu des échos négatifs sur le Cap Vert. Il se dirait que c’est une « destination à éviter ». De ce fait, la plupart des bateaux transatent, soit des Canaries, soit décident de rallier directement le Port de Mindelo pour traverser, en évitant les 9 autres îles de l’archipel. Qui sont ces voyageurs pour colporter de telles inepties ! Y ont-ils seulement jamais mis un pied ?

Une soirée à Palmeira suffit à faire voler en éclat ces racontars.  Avis aux futurs candidats au voyage : méfiez vous des radios ponton et des réseaux sociaux. Renseignez vous auprès de personnes ayant réellement expérimenté le Cap Vert. 

Dès lors les rendez-vous apéros s’enchainent, les sorties s’organisent, les bons plans s’échangent.

Nico et Sabrina, qui ont vendu leur boulangerie de Honfleur pour partir à l’aventure avec leur fils et s’installer où bon leur semblera, livrent plusieurs bateaux en pain frais. Trop bon ! Il n’en faut pas plus à Stéphane pour organiser à bord un cours sur mesure et apprendre quelques tours de main.

Nos amis de Nocealia, de retour du Sénégal, nous donnent l’envie d’y faire un tour. Ils nous donnent plein de tuyaux et nous organisons une réunion de travail pour organiser le voyage avec Ksar et Cat Kairos. On créé un groupe whatsapp : Boosakai.

Ayant déjà visité une bonne partie de l’île, lors de notre premier passage, avec notamment les Salines de Pedro Lume et Shark Bay, les deux incontournables de Sal, nous décidons de louer un 4×4 pendant deux jours pour se balader hors des sentiers battus. 

Nous commençons notre tour par la côte Nord-Ouest en direction des piscines naturelles de Bucarona où ne ferons qu’une courte halte, l’heure étant trop tardive pour y admirer le célèbre « Blue Eyes », joyaux de ces jolies piscines naturelles. Une grotte sous-marine dont une partie du plafond s’est effondrée, est éclairée par le soleil à son zénith. Pour pouvoir admirer le phénomène, il faut arriver entre 11h00 et 13h00 maximum. Notre objectif du jour est de profiter, au volant de notre petit Jimny, des nombreuses pistes qui sillonnent la zone désertique de Terra Boa et peut être d’y voir un mirage… Nous obliquons en direction du Monté Grande, un ancien volcan de 406 mètres, point culminant de l’île. Toute cette zone désertique  classée, espace naturel, est à l’écart des zones touristiques et recèle pourtant de magnifiques Pillow de Lavas sur sa côte déchiquetée. Stéphane s’aclate avec le Jimny, les enfants adorent !

Nous obliquons vers le sud en direction du Monté Cural, au sommet duquel se trouve une base militaire et des tours de télécommunication, avec une vue en 360 ° sur Espargos. La piste est défoncée avec du fech-fech (poussière de sable) et suit un oued où de profondes empruntes de pneus témoignent d’une pluie récente et pourtant si rare (100 mm de précipitations / an). La Terra  Boa complètement désertique jusqu’alors, verdit.  On y croise quelques chèvres et même une vache. Des palissades en bâches ou en feuilles de palmes, protègent les plantations de maïs et autres cultures, des vents qui soulèvent quasi continuellement les fines particules de sable, voilant le ciel et l’horizon. 

Nous sommes aux abords du bidonville d’Espargos. Les petits jardinets, cohabitent avec des baraquements en tôles (récupérées sur les futs métalliques de carburant ou d’huile). Ici rien ne se perd, tout se transforme. Le coût de la vie a considérablement augmenté ces dernières années, avec notamment l’essor du tourisme. Les loyers exorbitants ont poussé beaucoup de personnes à s’installer en périphérie des villes. 

Des enfants joueurs, en uniforme d’école, sont sur le chemin de la maison. L’endroit grouille de vie. Les habitants ont le sourire. Nous croisons des femmes très chic, arborant les uniformes des grandes chaines d’Hôtels de Santa Maria. Elles y travaillent le plus souvent en tant que femme de chambre, pour un salaire de 200 à 250€ par mois. Quel fossé économique entre le tourisme, souvent « all inclusive » du sud et la lutte quotidienne pour vivre dans ces quartiers ! 

Ici, le salaire mensuel  minimum est de 120€, le salaire moyen : 270€ pour un temps de travail de 44 heures par semaine. Les logements, l’électricité, l’eau courante, l’eau chaude, les produits blancs / bruns sont des produits de luxe auxquels une minorité de la population a accès. Un réfrigérateur  coûte 400€ ; une machine à laver, 1000€. Pourtant, les visages sont lumineux, les gens s’accommodant de ces manques de confort avec beaucoup de dignité. L’entraide fait force et les « privilégiés » partageant humblement l’usage des machines avec leurs familles et leurs amis. 

Nous nous sentons mal à l’aise avec notre étiquette de touristes et ne prendrons aucune photo. Nous espérons juste que nos enfants, sauront mesurer la chance qu’ils ont. Qu’ils comprendront la nécessité de réfléchir à la décroissance indispensable dans nos sociétés occidentales. Qu’ils sauront que l’argent contribue au confort, mais qu’il n’achète pas le bonheur. 

Espargos est une ville très colorée, comme toutes les cités du Cap Vert. A l’origine, chaque famille avait sa couleur, permettant d’identifier les habitations d’une même lignée. Avec l’augmentation exponentielle de la population, cela se perd un peu.

L’ïle de Sal, est inhabitée, comme le reste de l’archipel, à sa découverte en 1460 par les portugais. Appelée Lhana par les quelques pêcheurs qui s’y implantent, elle prend le nom de Sal en 1833, après la découverte des salines de Pedro Lume. En 1880, Sal compte 539 habitants. L’exploitation des mines est alors déterminante dans la croissance démographique , entrainant une immigration importante de main d’œuvre des autres iles de l’archipel et notamment de San Nicolao. La construction de l’aéroport de Amilcar Cabral, servant d’escale vers l’Amérique du Sud, amplifie ce phénomène et porte la population à 7600 habitants en 1980. Aujourd’hui Sal compte près de 40000 habitants sur 216Km²!

Après un cours passage à Espargos, nous filons vers la côte Est, en direction de Pedro de Lume. Les salines ont fermé dans les années 1980. Les vestiges de son exploitation demeurent encore visibles.



Le village de paludiers, situé en contrebas des mines semble figé dans un passé lointain. Quelques bâtisses, une église et l’ancien port d’embarquement jouxtent l’ancien téléphérique en bois et ses installations, nous rappelant une époque où les salines faisaient la richesse de l’île. 

Les structures sont en complète décrépitude, mais on devine encore son mécanisme ingénieux. En suivant les pylônes et en empruntant un tunnel creusé à même la roche, on accède à aux salines. C’est ici, à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer et à quelques encablures de la côte, que ressurgissent les eaux salées de l’atlantique. 

Quelques tas de sel trahissent encore une petite activité, mais les heures de gloire sont loin. 

Restent que ces salines sont un bien bel endroit. Dans cet univers saturé d’iode, la palette de couleurs passe du bleu au blanc, se fondant avec les ocres de la terre.

Le site payant (5 euros l’entrée), donne accès à ce paysage exceptionnel et permet aussi aux visiteurs de se baigner en suspension, dans un  lac salé ou de prendre un bain de boue énergisant… (des douches payantes sont à disposition).

Nos amis bateaux copains Krea, ont rencontrée des pêcheurs de Bouzio dans l’ancien port. Curieux de découvrir ce coquillage typique du Cap Vert, nous nous y rendons et n’y trouvons que 2 jeunes pêcheurs de Sars. Ils nous indiquent une piste vers le sud. A quelques centaines de mètres, nous apercevons des monticules de coquillages et quelques cabanons abritant des pêcheurs. Ils nous expliquent que les Buzios sont ramassés en bouteille à 40 mètres de profondeur à proximité des côtes. Rapportés à terre, les jeunes du village, les cassent avec des pierres pour en dégager la chair. Un travail de titans qui donne une allure singulière au paysage.

Je leur en achète 1 kg sans oublier de noter leurs instructions de cuisson et de préparation, que je m’empresse de suivre à la lettre dès notre arrivée au cata. 

Miam ! et Re=Miam ! C’est délicieux cru ou juste cuit au court bouillon, avec une chair proche des bulots. Mais, ici c’est en ragout qu’ils sont mangés. 

Le lendemain dès 9 heures, nous sommes sur la piste qui longe la baie de Palmeira. Très cassante, nous avançons lentement et dépassons le village de Monté Léa, connu des surfeurs expérimentés, pour ses beaux rouleaux blancs que l’on peut admirer de notre mouillage. Nous longeons les pistes de l’aéroport et obliquons vers la baie de Murdeira. La végétation devient plus dense et nous franchissons de nombreux oueds asséchés. Après une petite halte désaltérante dans un bar bateau pirate bien quitch, nous traçons vers Espargos, afin de faire le plein et le nettoyage de la voiture avant de la rendre à son propriétaire. 

Ici pas d’Eléphant bleu ou de lavage automatique, tout est fait à la « mano » pour 10€ en 30 minutes. 

En attendant, je discute avec un ouvrier en train de paver une rue adjacente. Il casse des pierres avec un marteau et les positionne une à une sur une couche de sable, en m’expliquant qu’en phase finale, de la terre servira à sceller l’ensemble. Un travail de romain !

Charles va avoir 10 ans. Stéphane a sollicité Jaîr pour organiser un goûter surprise au Capricone. C’est le bar des bateaux de voyage, car il y a le wifi. Il est tenu par Victoria, la soeur de Jaïr, qui y organise des karaoké en semaine et transforme son restaurant en discothèque le samedi soir.  Elle nous prépare un anniversaire en secret, avec un buffet gargantuesque et des gateaux pour un régiment. Charles découvre, sa surprise avec énormément d’émotions. Tous les copains bateaux lui ont préparé des petits cadeaux. Il est ému aux larmes. Le goûter pour les enfants, devient finallement un buffet dînatoire qui régalera enfants et parents. Une excellente soirée.

Depuis notre arrivée, nous sommes en quête de cracas. Ces crustacés ressemblent à d’énormes balanes. Ils ont une chair, à mi chemin, entre l’araignée de mer et la noix de Saint Jacques. La soirée d’anthologie passée chez Arminda, il y a 3 ans, a laissé des traces indélébiles et mis nos papilles à la diète. Georges notre pêcheur de cracas et pousse pieds est en prison pour 3 ans pour violence conjugale. Ici on ne badine pas avec la loi ! Luciano et ses amis me proposent de nous montrer où les pêcher. RDV est pris pour toute la troupe Boosakai, en tenue de combat, armé de seaux et de marteaux. Nous suivons nos jeunes guides sur la côte déchiquettée au nord du village. Mais la houle forte depuis plusieurs jours, ne nous permet pas d’accéder sans risque aux rochers à l’aplomb des tombants ou sont fixés les cracas. Nous sommes bredouilles, mais assistons à un spectacle manifique.

 

Notre déconvenue sera de courte durée, grace à Elton. Notre pêcheur fétiche, Black Panda pour les intimes, est de retour sur le plan d’eau. En bon professionnel de la pêche, ils nous fournit quelques kilos de cracas et de pousse pieds, que nous ferons découvrir à nos nouveaux amis à bord de Boomerang.

Elton a eu vent de notre projet de traversée vers le Sénégal. Il cherche un moteur pour sa barque de pêche. A Palmeira, les moteurs sont rares et vendus hors de prix, alors qu’à Dakar, il est facile d’en trouver. Ici, la plupart des pêcheurs ne possèdent, ni leur bateau, ni leur moteur. L’association des pêcheurs au port, leur en met à disposition en échange d’un bon pourcentage de leur pêche. L’enjeu de l’autonomie est donc de taille. 

Il trouve finallement Le super moteur sur Sal et enchaîne les sorties de pêche. Vers 6 heures, il part en pêche à quelques miles des côtes, accompagné d’un autre pêcheur chargé de surveiller l’embarcation pendant qu’il plonge en bouteille, armé de son fusil. A 13h00 de retour au port, il fait un détour et nous régale du fruit de sa pêche du jour : garoupa, perroquets, murenes et autres langoustes…

Les rendez-vous chez Arminda nous réservent toujours des surprises. Autour d’une Capirinha, nous faisons la rencontre de Paul et d’Ophélie. Lui aussi est pêcheur et constructeur de bateaux de pêche. Lui aussi rêve d’autonomie. Il travaille sur la construction de son propre bateau pour réaliser son rêve, devenir patron pêcheur. Depuis tout petit, il joue de la musique et chante. C’est son père, Manuel, qui lui a offert sa première guitare. Paul à transmis sa passion à ses amis cap verdiens et nous offre un concert de morna et autre colladera. Une ambiance chaleureuse, où tout un chacun peut se joindre. 

Paul a d’ailleurs monté une cagnotte pour réaliser son rêve.

Au Cap vert, si tu prends le temps de t’intéresser sincèrement aux gens, tu vis des moments magiques. C’est ce que Maria m’offre, en toute simplicité, quand elle accepte de m’apprendre la recette des croquettes de thon qu’elle vend dans les rues de Palmeira. Pendant 3 jours, c’est le défilé dans sa maison. Nous en prenons plein les yeux et les papilles. Ne maitrisant pas le créole, tout se fait par signes et les quelques mots de portugais que l’on connait. Maria est fière de nous montrer ses tours de main. Un travail quotidien pour gagner sa vie, qui donne encore plus de saveur à ses recettes. Merci pour ces fabuleux moments !

Fabrication des croquettes de thon

Fabrication de Resoes : mini chaussons fourrés au thon, façon empanadillas

Fabrication de Repsoes : barres de caramel, très proches de la fabrication de nos berlingots

Vous l’aurez compris pas un jour ne passe sans que nous rendions visite à Arminda. Outre sa merveilleuse capirinha, elle incarne la Morabeza à l’état brut. Une mamie pour tous les habitants de Palmeira qui veut le bien de tous. Elle a ouvert son bar, il y a une 15aine d’année et se projète dans l’avenir. A ses côtés ses enfants bien sur, mais aussi Olivia, qu’elle a adopté, comme la fille qu’elle n’a jamais eu et qui devrait un jour lui succéder.

En bonne gestionnaire de ses affaires, elle vient d’ouvrir un petit restaurant, dans le local qui jouxte son bar. Elle en a confié la gestion à Ariane, qui y régale les locaux, comme les touristes avec les plats emblématiques de la cuisine cap verdienne. Nous faisons partie des tous premiers clients. Toujours motivés, par les découvertes culinaires, nous précommandons une Cachupa pour nos trois bateaux, avec une condition : la préparer ensemble. Ariane, l’accepte avec plaisir et nous ouvre les coulisses de sa cuisine. 

Voilà bientôt un mois que nous sommes à Sal. Notre projet de traversée vers le Sénégal, avec le Siné Saloum et la Casamance, puis vers les Bijagos, avec nos amis de Ksar et Cat Kairos, a avorté.

En causes : une météo défavorable, des conditions d’assurances lourdes, des clearances multiples et pour certains des vaccinations obsolètes. Des démarches chronophages qui ne nous laissent plus suffisamment de temps pour la découverte de ses lieux magnifiques. 

Nous décidons d’accompagner nos copains bateaux Ksar et Cat Kairos au Cap Vert jusqu’à Mindelo, point de départ de leur transat. Les enfants sont aux anges. Au programme, découverte de Boa Vista, Sao Nicolao et San Vicente.

Pour l’équipage de Boomerang, quitter Sal, ce n’est qu’un aurevoir, car nous y avons rendez-vous avec nos équipiers, Jean Pierre et Claudine le 6 janvier prochain. 

Séjour 2 : du 29 décembre au 10 janvier 2023

Nous arrivons à Sal de nuit, incognito. Il ne faudra pas longtemps pour que nous soyons démasqués ! A midi nous voyons arriver une armada, de paddle et annexes, avec à bords tous les copains locaux des enfants !! Quel accueil ! Camille et Charles sont émus, nous aussi ! Tout ce petit monde est invité à bord pour une partie de plongeons. 

A terre, même accueil de nos amis. 

 

Le soir, nous retrouvons Ophélie et Paul au Capricorne. Ils sont en compagnie d’autres voileux. Les profils sont très variés. Il y a la famille de Caleb et Jean Paul , que nous avions croisés aux Canaries. Florence, une navigatrice arrivée en 2019, et qui à la faveur du Covid, c’est vu confier le poste de directrice de l’école française de Sal. Et enfin Jean Paul, un ami de Ksar. Lui aussi est arrivé cette nuit. Mais malheureusement, dans des circonstances beaucoup moins gaies que les notres. Il a tout perdu sauf la vie, sur les récifs du nord de l’ïle. Il doit sa survie à son sang froid, et son carrière professionnelle dans l’armée. Tous ont été invité par Paul et Ophélie pour le 31, et nous ne ferons pas exception. Le pêcheur au grand coeur applique la Morabesa au pied de la lettre.

Un premier de l’an au Cap vert (exception faite de Mindelo), c’est traditionnelement en famille jusqu’à minuit. Au 12 coups de l’horloge, après les feux d’artifices, tout un chacun se rend chez les amis pour manger un bout et boire un coup. Nous passons donc le début de soirée, chez Paul et Ophélie, mangeons un fabuleux Riz caché (sorte de lasagne de riz, dont le dernière couche est masquée par une épaisse couche de fromage fondu) en dansant avec nos hôtes. Nous n’oserons pas nous imposer chez leurs amis car trop nombreux. Au petit matin, le village est vide. Tous les habitants ont fait la fiesta toute la nuit. Ce dimanche soir à Palmeira, c’est “tranquille”.

Elton, nous a trouvé des langoustes et Paul nous a promis de nous apprendre à les cuisiner à sa façon. Rendez-vous à bord pour un cours de Souada. Un pur délice ! L’essayer c’est l’adopter, certainement un best of de la marmite de Boomerang Tome 2. A suivre….

Le temps file, nous préparons l’arrivée de nos amis et les retrouvons comme prévu à l’aéroport. On est les mets tout de suite dans l’ambiance capverdienne avec les plats du coin 😂

Nous organisons une sortie d’un journée, aux Salines et Shark Bay avec Patrick, qui nous dégote un petit resto local à Pedro de Lume. Un accueil, de Nagil, et de son cuisto, qui m’ouvre les portes de sa cuisine, encore une !

C’est la course avant le départ, entre le linge, l’avitaillement, les formalités et surtout les “adieux”; non plutôt des aurevoirs, mais sans date de retour. Inch allah les amis !

2 Replies to “L’île de Sal et sa Morabeza Puissance 10 🤩”

  1. Bravo Geneviève pour ce partage détaillé,enthousiaste de ces belles découvertes, de vos rencontres .Tu rends palpable l’authenticité de votre vécu. Faites bien provision de toutes ces joies et semez le bonheur sur votre passage. J’attends la suite avec impatience….

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