Un retour cargo étant assez rare et exceptionnel, je souhaite dans cet article partager cette expérience.
Le retroplanning est établi. Il nous reste que quelques jours avant de quitter la Martinique direction la Bretagne.
Nous profitons des quelques bateaux copains mouillés à St Anne, pour prendre les derniers apéros et repas sur le sol antillais, avant de charger le catamaran sur le cargo SUOMIGRACHT de la Compagnie Sevenstars.
Pour valider ce chargement, nous attendons aussi l’accord de l’agence régionale de santé pour annuler notre quatorzaine en Martinique, autoriser le chargement et notre descente à terre dans la foulée.
L’autorisation obtenue, le plan de chargement nous est adressé avec un RDV fixé en fin de journée du 4 mai. Nous quittons donc St Anne, en direction de la baie du Marin, où le cargo SUOMIGRACHT est mouillé. Ce cargo utilise ces 3 grues intégrées, afin de placer les bateaux sur pont.
C’est assez surréaliste de se pointer à couple d’un cargo de 300 mêtres, d’une hauteur de franc bord de dix ou quinze mètres de haut : un monstre d’acier !
Exceptionnellement, le commandant du navire autorise, dans cet épisode Covid, la montée à bord des équipages. Une fois à couple, 5 ou 6 matelots d’origines malgache et philippinne descendent par les échelles de corde, jusqu’au cata. Des plongeurs passent les sangles sous le bateau, et l’opération de levage peut commencer.
Nous sommes 6-7 personnes à bord, et nous nous élevons vers les étoiles, le long de ce monstre d’acier. L’officier en charge du plan de chargement est avec nous. En haut, un autre gradé se charge de la grue et donne ses consignes par talkie walkie, au grutier situé plusieurs dizaines de mètres plus haut.
L’opération se fait tranquillement avec beaucoup de sérénite et de professionalisme. Une fois arrivé au niveau du pont supérieur, nous sommes invités à descendre du cata et à rejoindre le pont du cargo. Nous assistons de nuit, sous la lumière de gros projecteurs au placement, au centimetre près, de notre bateau. L’espace est calculé au plus juste entre les bateaux pour optimiser le plan de chargement.
L’ambiance est surréaliste mélangeant une atmosphère maritime et une atmosphère industrielle, entre les lumières écrasante des projecteurs, l’activité grouillante des équipes, les étincelles des postes à souder en action, et les sentinelles majesteuses des grues de chargement.
Les bateaux sont sanglés puis les bers, le cas échéant, soudés au pont d’acier. Boomerang est en sécurité, nous devons maintenant rejoindre Thierry, un bateau copain, venu nous chercher avec sa grosse annexe. Pour cela nous devons effectuer une dernière épreuve en descendant la passerelle brinquebalante de 20 mètres de long pour rejoindre Thierry au ras des flots.
Retour sur terre et dans un lit, après 9 mois de vagabondage. Le petit studio, très joli et propre au demeurant, mais sans perspective, nous change bien évidement, radicalement de ce que nous avions l’habitude de voir et de vivre.
Le séjour va être court car nous prenons l’avion pour Paris le 5 mai, avec toujours des bateaux copains en la présence de Wotan et de Pikou Panez.
Le vrai choc a lieu dans l’avion, car bon nombre de personnes rentrées en métropole nous avaient dit que les avions étaient vides. Bingo, en plein Covid on a gagné au loto : nous sommes entassés comme dans une boite de sardines avec masques obligatoires. Le vol est de nuit, donc acceptable.
Pour la première fois, nous nous rendons compte de la situation liée à la pandémie, et faisons en sorte de limiter les contacts.
Arrivés à Paris dans un aéroport fantôme, nous prenons la route de la Bretagne via des autoroutes désertées. Quelques heures plus tard, nous sommes à Séné, dans notre maison, pour quelques semaines encore…
On reprend nos marques, et j’allume la TV par réflexe (nous ne l’avons regardée depuis des mois). Je suis interloqué, par le traitement de l’information…Encore pire que dans mes souvenirs… Je ne ferais définitivement jamais plus partie des moutons de panurges.
Bref, je pourrais en parler pendant des heures de cette crise historique…
Sur le cargo, Boomerang 2 traverse l’océan Nord Atlantique aussi rapidement que nous avions traversé plus au sud dans l’autre sens. Il est grand temps de préparer son arrivée et son convoyage.
Les prérogatives Covid ne sont toujours pas claires, et j’opte donc pour un convoyage retour avec un skipper Pro, Arnaud Aubry, ami d’ami, avec qui je passe 24 heures exceptionnelles et ou j’apprends encore beaucoup de choses.
C’est un peu normal vu le pédigrée de la “bête” : Transat Jacques Vabre, vainqueur en équipage de la Sidney Hobart, du Fasnet, de la Rolex middle Sea Race et j’en passe ….
Dans des conditions molles, nous rejoignons notre mouillage de Séné, quitté le 1er Aout 2019, à travers le Raz de Sein et accompagné de nos amis marsouins. La boucle est bouclée…
La suite s’organise, et nous sommes en train de la construire, avec l’achat d’un petit pied à terre et avec un re-départ en 2021 vraisemblablement.
Pour où ? Je vous laisse à vos questionnements et interrogations.
Bienvenue en Bzh et ravie pour vous que vous ayez déjà de nouveaux projets de voyage pour 2021 ! Bizh vero
Salut Véro !
Nous sommes bien, au pied de la maison rose !
Annie et Jérome sont dans le port de Vannes et nous avons passé quelques jours avec eux…
Retour au bercail pour bon nombre d’équipage mais la suite s’organise Yes !!!!!!!
Au plaisir de se recroiser dans le coin.
On voit boomerang cote port Anna ou en face ? J’aimerai bien voir boomerang sur l’eau 😀 .
Nous sommes partis pour le week end mais nous sommes d’habitude côté port Anna